Le harcèlement, le repérer et le stopper
Le harcèlement, le repérer et le stopper, c’est le titre du nouveau carnet Filliozat édité chez Nathan. Écrit par Violène Riefolo avec qui j’ai eu le plaisir de me former à la grammaire des émotions. Envie de connaître mon avis, tu es au bon endroit.
Ce livre sur le harcèlement scolaire est destiné aux 6-15 ans.
C’est un peu risqué une si grande tranche d’âge pour un même support.
Même si le harcèlement concerne bien cette tranche d’âge étendue.
Le contenu du livre va parfois être trop enfantin pour les plus âgés :
Entoure – relie – colorie – dessine – remets l’histoire dans l’ordre – trouve les 7 différences.
Comme tu l’auras compris, il s’agit d’un livre jeux.
Et trop complexe pour les plus jeunes :
Même moi, j’ai un peu du mal avec cette page ^^
Pour avoir accès aux bonnes réponses, il faudra ce procurer le carnet.
Un bel outil pour sensibiliser sur le sujet du harcèlement scolaire
Il permet aux enfants de conscientiser ce qu’est le harcèlement et son aspect répétitif.
Ce qui permet de ne pas le confondre avec une bousculade non préméditée.
Ou un mot méchant prononcé sous l’effet de la colère.
Il aide à mettre des mots sur les émotions, sensations et sentiments associés au harcèlement.
On y découvre le rôle de chacun : harceleur – victime – témoin
On comprend pourquoi il n’est pas toujours simple d’agir en tant que témoin.
J’aime particulièrement cette page qui montre les peurs empêchant l’enfant de se confier à un adulte :
Bémol, pas de vraies solutions pour l’enfant victime de harcèlement
Comme dans beaucoup de livres, on propose aux enfants d’en parler. Faut-il encore trouver la bonne personne à qui en parler. Ici, on insiste bien sur le fait de choisir une personne à l’écoute.
Mais ces personnes sont malheureusement très rares.
Tu ne me crois pas ?
Lis, la suite…
C’est quoi au juste, une véritable écoute ?
C’est une écoute sans jugement et sans conseil.
C’est un accueil total de ce qui est vivant en l’autre, ses émotions, ses ressentis, ses sensations.
Tu veux développer cette formidable compétence ?
Peu d’entre-nous sont capable de fournir cette écoute.
Même des professionnels tels que des policiers ou des enseignants n’ont pas été formés à cet apprentissage. Pour moi, il devrait être indispensable dans leur fonction.
Il n’y a qu’à voir comment les victimes de viols sont accueillies pas les policiers pour porter plainte :
« Mais vous portiez quoi mademoiselle ? »
« Oui, mais c’est tout de même votre mari. »
« Et pourquoi, vous n’avez pas réagi ? »
C’est un peu pareil, dans la cours de récréation, pour nos enfants :
« Ce n’est pas si grave. »
« Va jouer avec quelqu’un d’autre »
« Encore toi, faudrait que tu t’endurcisses un peu »
« En c’est juste des bêtises, n’y prête pas attention »
Pour stopper, le harcèlement, je crains que ça ne soit pas suffisant.
On y propose des exemples de ripostes, un peu légères à mon goût :
Cassos ! >>> Oui, je suis d’accord avec toi les inégalités sociales sont inacceptables.
PD >>> Tu crois ? Et toi ?
Minus >>> C’est dur parfois d’être grand ?
Oh le bébé >>> Toi, tu es responsable. Je t’envie.
Bouboule >>> Moi quand je tombe, je roule, c’est cool.
Il ne suffit pas de répliquer une phrase toute faite.
Les paroles prononcées ne représentent que 7 % du message.
Il faut les accompagner :
- D’une posture ancrée et confiante
- D’une intonation appropriée
Il est également nécessaire d’envisager les réponses du harceleur et d’être préparé à y rebondir.
On nous revendique que légalement, c’est interdit le harcèlement !
Même si dans la réalité, c’est un peu le parcours du combattant pour revendiquer ces droits. Habituellement, les hauteurs du harcèlement mineurs d’âge, sont JUSTE un peu sermonnées.
Est-ce que ça aide vraiment la victime à se sentir mieux ?
J’en doute !
Et ne parlons même pas du cyber-harcèlement.
À l’heure actuelle, la police est complètement démunie pour y faire face.
Alors, oui, elles sont bien belles ces lois, mais il faudrait mettre en place du concret pour changer les comportements violents dans notre société.
Car ils sont encore bien ancrés dans nos gènes.
Je t’invite à aller lire mon article : « La violence dans la cours de récré est le reflet de notre société. »
Oui, je suis un peu en pétard, car j’en ai marre des belles paroles, des beaux principes.
Moi, je veux du concret, des mises en action, pour rendre ces lois applicables.
Et enfin protéger comme il se doit nos enfants.
Mais revenons à nos moutons !
Un titre un peu trop vendeur :
« Le harcèlement, le repérer et le stopper.«
Harcèlement le repérer >> oui
le stopper >> non
Alors, on l’achète ou pas ce livre ?
Malgré ses défauts, je recommande ce petit livre dans les bibliothèques de classe pour sensibiliser sur le sujet.
Et pour le parent, le plus intéressant sera de partager cette lecture avec ton enfant. Un beau support pour aborder le sujet. Le questionner délicatement pour voir s’il a déjà été témoin de situation, et/ou s’il en a déjà vécue.
Voici quelques questions que tu pourras lui poser durant la lecture :
« Et toi, tu en penses quoi ? »
« Il y a des enfants qui font ça dans ton école ? »
« Comment tu te sens qu’en ça t’arrive ? »
« Qu’as-tu déjà tenté de faire pour régler ce problème ? »
Non, tu ne protégeras pas ton enfant du harcèlement en lui offrant un livre sur le sujet, mais en prenant le temps de te poser régulièrement à ses côtés pour l’écouter.
Pour équiper ton enfant face au harcèlement, il y a peut-être un atelier près de chez toi !